XI . DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE , A GLAUCON¹ . CHAPITRE PREMIER . -La connaissance de la nature commune et de la nature particulière de chaque individu est le fondement de la thérapeutique . LIVRE PREMIER . - Outre la nature commune à tous les hommes , ô Glaucon , le médecin doit connaître encore la nature individuelle de chacun . Il y a longtemps qu'Hippocrate ( Épid . , I , 1 , 10 ) a donné cet excellent précepte , auquel je m'efforce , comme tu le sais , de me conformer dans l'exercice de l'art . Mais il n'est pas possible d'écrire sur la nature particulière de chaque individu , comme sur la nature commune à tous ; les écrits se comportent autrement que les faits , surtout dans le sujet que je me propose de traiter . Tu m'as de mandé une esquisse générale de la méthode thérapeutique : ce qui constitue cette méthode , c'est la qualité des médicaments et leur quantité , leur mode d'administration , et l'opportunité de leur administration , dont la connaissance est la plus difficile de toutes ; car l'occasion est très - fugitive , ainsi que l'a encore dit quelque part Hippocrate ( Aph . , I , 1 ) , cet excellent maître ; et tous les jours elle trompe , je ne dis pas les médecins vulgaires , mais en core les plus consommés . Il est important aussi de déterminer bien exactement la quantité d'un médicament , eu égard aux forces du malade ; c'est encore Hippocrate ( De l'aliment , t . II , p . 22 , éd . Kühn ) , qui l'a écrit [ d'une façon générale ] . Le succès du traitement dépend donc , en grande partie , du moment où l'on administre les remèdes , et de leur quantité : deux conditions qui - Pour ce traité , j'ai amélioré ou éclairci le texte par la collation d'un excel lent manuscrit de notre Bibliothèque impériale , nº 446 supplém . ( ce ms , s'ar rête à la fin du chap . 1x du livre II ) , par l'étude attentive du Commentaire d'Étienne ( dans Scholia in Hippocr . et Galen . , éd . de Dietz ; t . I , p . 223 et suiv .; malheureusement ce Commentaire ne comprend que le Ier livre ) ; et surtout , pour quelques chapitres du II livre , par la comparaison du XLIV livre d'Oribase , avec notre texte vulgaire de Galien .