IX . DE LA MEILLEURE SECTE , A THRASYBULE ' . CHAPITRE PREMIER . Qu'un théorème scientifique doit être vrai , utile , et en relation avec les principes posés . ―――― Chaque théorème en médecine , et en général tout théorème , doit d'abord être vrai ; en second lieu utile , enfin en relation avec les principes posés ; car c'est d'après ces trois conditions qu'on juge de la légitimité d'un théorème ; par conséquent , si l'une d'elles lui fait défaut , on ne pourra pas l'appeler pro prement un théorème . Puisque les arts sont composés de théorè mes , et que la qualité de ces théorèmes n'est pas indifférente , mais qu'en premier lieu les notions résultant de l'expérience doivent former un ensemble , et , en second lieu , tendre vers un but utile , il est nécessaire que chaque théorème soit vrai , utile , et qu'il ait une certaine relation , non - seulement avec les principes posés , mais encore avec les autres théorèmes . Tout théorème , en tant qu'il tombe dans le domaine de la conception , doit être vrai , car il n'y a pas de conception pour des choses fausses . En tant qu'on se propose un but profitable à la vie , chaque théorème doit être utile et nécessaire . Il faut chercher l'ensemble des perceptions claires , eu égard à l'harmonie réciproque des théorèmes et au principe posé ; en effet , de même qu'on se représente l'ensemble des sujets sous la domination d'un chef , ainsi le théorème doit être ramené au principe posé ; voilà pourquoi tout théorème doit être vrai , utile et conséquent . Si on juge tout théorème scientifique par ces trois conditions , il est évident qu'elles serviront également à juger tout théorème de médecine ; mais comme on ne sait pas toujours ni quelle est la vérité , ni comment la discerner , et que l'utile et le conséquent ne sont pas non plus toujours faciles à saisir , il faut avant tout enseigner les moyens de reconnaître et de juger le vrai , l'utile et le conséquent . J'ai tiré grand profit , pour ce traité , de la collation intégrale d'un très bon manuscrit du XIIe siècle , appartenant à la bibliothèque Laurentienne de Florence ( Plut . 74 , cod . 3 ) .